Interrail mon Bilan



37 jours de voyages, 10 pays parcours, 26 trains pris, 12 villes visitées, 18 auberges de jeunesse, et 3 trajets en avions  plus tard mon voyage Interrail à pris fin. 

Interrail c'est la liberté d'aller où l'on veut, il me suffit d'ouvrir mon carnet de bord, de noter la destination et l'heure de train et je pars vers une nouvelle ville. C'était un voyage que j'avais imaginé pendant plus de deux ans mais au final rien n'était comme je l'avais imaginé. Mes deux plus grandes appréhension était de voyager seule et avec juste mon sac à dos. Vais-je m'ennuyer ? Vais-je réussir à tout porter ? Est-ce que je vais réussir à tout caser dans mon sac, ne va-t-il pas me manquer des choses ? 

Le voyage 


J'avais pris un pass d'un mois, pendant lequel je pouvais voyager quinze jour sur 30. Je suis partie pour 37 jours au final. J'ai commencé à utiliser mon pass à Berlin, mais avant ça j'ai pris un avion pour aller à Copenhague et ensuite rejoindre Berlin. Je suis ensuite allée à Prague, Bratislava, Budapest, zagreb, Split, Stockholm, Varsovie, Cracovie, Vienne. Une fois en possession de mon pass je peux prendre tous les trains qui n'ont pas de réservation obligatoire, il me suffit juste d'avoir mon carnet de bord et d'y noter le trajet. Mais pas de réservation, pas de siège attitré, du coup pendant certains voyages s'était plus sportif que d'autres. Lors de mon premier trajet en train, Berlin-Prague, le quai était bondé. Tellement bondé que très vite je me suis demandée comment il serait possible qu'il y ait de la place pour tout le monde ?  Réponse simple : il n'y en avait pas. Les places dans les compartiments avaient déjà été réservées par des voyageurs et nous - voyageur(ses) interrail - sommes restés dans le couloir, alternant entre s'asseoir entre nos sacs et se lever pour laisser passer les gens, manque de chance nous étions juste à coté de la voiture bar. A ce moment là, les quatre heures entre Berlin et Prague auraient pu sembler longues, mais il y avait une ambiance collective, une dynamique de groupe, un lien entre nous, des rires, des soupirs, des blagues. On ne se connaissait pas, et on ne se reverrait probablement pas, mais ça n'avait pas d'importance. Mes autres voyages fût moins mouvementés, je partait plus tôt et évitait les heures de pointes, ou alors j'ai juste eu plus de chance, seule il était plus facile de trouver un siège isolé. J'ai aussi découvert les trains de nuit rustique et étroit de Croatie, sans prise, une chaleur étouffante à passer la tête par la fenêtre pour avoir un peu d'air. Mais ces moments étaient aussi l'occasion de parler et rire avec les autres. C'est aussi l'occasion de se rendre compte à quel point avoir un siège est agréable, un peu plus d'espace ou d'air pour dormir, un douche au réveil, mais aussi réaliser que ce n'est pas bien important, qu'avec peu on fait aussi bien


Voyager seule 


Dès Copenhague j'ai rencontré des gens dans mon auberge de jeunesse. Je passais ma première après-midi seule, me demandant comment je pourrais être amenée à engager la conversation, un peu timide pour cette première aventure. Au final arrivée à mon dortoir, deux Allemandes m'ont dit bonjour, on a commencé à discuter, une chose en entraînant une autre je les suivais pour passer la soirée à discuter autour du pizza près d'un lac. Dans le fameux train pour aller à Prague, assis entre nos sac dans le couloir, j'ai commencé à discuter avec une hollandaise, quatre heures de discutions dans un train ça rapproche. A la sortie du train, on a échangé nos numéros, le lendemain je la rejoignais pour visiter Prague avec elle. Dans son auberge elle a aussi rencontré une autre fille, australienne, et c'est comme ça que j'ai rencontré les deux personnes avec qui j'étais le plus proche pendant mon voyage. On s'est revu plusieurs fois comme nos chemins se croisaient. A Bratislava, alors que je me demandais ce que j'allais faire dans cette ville pour laquelle j'avais prévu plus de temps que nécessaire, un écossais au petit déjeuner à commencer à me parler. Quinze minute plus tard il me proposait de joindre sa troupe pour une balade en foret. Sa troupe : des personnes aussi rencontrées dans l'auberge, trois voyageurs solitaires et deux groupes de potes. C'est comme ça qu'une journée qui aurait pu être une des plus ennuyeuses s'est retrouvée être une des meilleurs de mon voyage. 
Après ça j'ai perdu toute la timidité qui me restait, mon "Bonjour, tu viens d'où ? Toi aussi tu voyages à travers l'Europe" qui me servait de phrase d'accroche universelle sortait machinalement que ça soit dans un train, dans mon dortoir ou la salle commune de mon auberge de jeunesse. 

Les auberges de jeunesse 


Il y a quelques années j'avais une certaines appréhension à l'égard des auberges de jeunesse, être en contact avec plein de gens, partager la chambre, la salle de bain, la cuisine et avoir au final peu d'intimité. Aujourd'hui l'endroit où je préfère dormir ce sont elles. Si ma première nuit dans une auberge de jeunesse je me suis demandée qu'elle idée j'avais eu : ronflement, personnes qui rentrent à 3 heure du matin après une soirée, claquent la porte et allument la lumière, chaleur sans clim, bruit de la rue ... Le lendemain après avoir changer de lit pour un lit plus proche d'une fenêtre, mettre armée d'un paire de boules quies et d'un masque de nuit je n'ai plus eu aucun problème.  Aujourd'hui j'y vais avec un grand sourire. A Prague j'ai d'ailleurs découvert ma meilleure auberge de jeunesse jusqu'à présent. Le staff était hyper sympathique, toujours prêts à discuter et m'aider, à aucun moment je me suis sentie seule et loin de chez moi. Et mes rares mauvaises expériences en auberge de jeunesse m'ont permis de réussir à mieux les choisir. 

Moi et mon sac à dos 


Lorsque je suis partie, mon sac à dos pesait 12 kilos ! Je mettais dit que je ne dépasserais pas les 10 kilos, ça a été raté. C'était dure de le porter pendant plus de 20 minutes. J'ai vite réalisé qu'une veste en double, une jupe en double et une paire de basket au cas où était de trop. Entre pas réussir à marcher avec et faire une lessive plus souvent le choix fut vite fait. J'ai donc fait un petit colis pour renvoyer quelques affaires en France. Se faire comprendre en Anglais dans une poste en république tchèques fut assez drôle mais mes affaires sont bien arrivées en France donc ma mission fut réussit. Mon sac à dos est aussi devenu ma nouvelle maison et mon fidèle compagnon. Partout avec moi, à mes pieds dans le train, au pied de mon lit dans les auberges, je savais que tout ce dont j'avais besoin était à l'intérieur et que j'avais au final besoin de peu. Avec ses Multi-poches j'avais l'impression d'être une Indiana Jones, un chargeur caché dans l'une, un tee-shirt dans l'autre, ma veste accroché au dessus. J'ai remarqué à la fin de mon voyage à quel point je m'y suis habitué, comme s'il était devenu un prolongement de moi-même. Le première jour c'était une réelle difficulté de le mettre sur mon dos, de serrer les bretelles et l'accrocher autour de ma taille. Même avec mon petit colis, le poids n'avait pas énormément diminué, il n'était toujours pas en dessous des 10 kilos. Les derniers jours de mon voyage, lorsqu'on me disait que mon sac était gros et avait l'air lourd, je répondais sincèrement que ça allait. J'attrapais mon sac d'une main pour me mettre sur mon dos, c'était devenu facile, une habitude. Aujourd'hui je le regarde ma rappelant ce qu'on a vécu ensemble, prêt à le remplir à nouveau pour de nouvelles aventures. Même si apprenant de mes erreurs, il y a plein de choses que je ne prendrais pas cette fois-ci. 

Au final Interrail était vraiment magique, ça m'a permis de découvrir plein de villes d'Europe, chacune étant très proche les unes des autres. J'ai aussi rencontré et parler avec plein de personne. Ça m'a appris à me concentrer sur les choses essentielles, la valeur d'une salle de bain propre et d'une chambre sans ronflement. Ça m'a aussi appris à me détacher de mon lit pour dormir dans plein d'autres lits. Mais ça m'a aussi à me découvrir moi-même, savoir que je peux voyager seule sans l'être vraiment et que les choses paraissent plus compliquées qu'elles ne le sont vraiment. 


Commentaires